Maître WANG Wei Guo, né le 25 août 1956 à Pékin, pratique les arts martiaux depuis l’âge de 8 ans. Il apprend le Tai Chi Chuan de style YANG à GUIYANG (province de GUIZHOU) et devient disciple de maître GU Li Sheng, lui-même élève de YANG Shao Hou, frère du célèbre YANG Chengfu, tous deux neveux de YANG Luchan, le fondateur du style YANG.
Il a étudié à l’Institut des Sports du GUIZHOU et appris divers styles interne et externes (Bagua, Xing Yi, Dong Bei Quan, Nan Quan…), la pratique de la lance et autres armes.
Puis il reçoit l’enseignement de maître CHEN Wan Ling (style CHEN),
« Je pratique les Arts Martiaux Chinois (Wushu) depuis l’âge de 8 ans, dans mon village en Chine Populaire. C’est un ami de mon père, GU Li Sheng, qui était maître et médecin en médecine traditionnelle, qui m’a enseigné cette discipline. L’entrainement commençait tous les matins à 6 h et finissait à 8 h30, avant d’aller à l’école. J’ai étudié l’interne, l’externe, les armes et la médecine chinoise, ce qui est souvent un ensemble. Après quelques années de travail assidu, j’ai pu rentrer à l’Opéra de Pékin et aussi faire du cirque. »
Arrivé en France en 1981, il réside chez un de ses oncles et s’inscrit à l’Alliance Française afin d’apprendre notre langue. Il commence à enseigner à des amis en échange de quelques cours de français. De fait, il donne des cours de Taichi, car ses amis s’intéressent surtout aux styles internes ; petit à petit, il y inclut du travail externe. Par son intermédiaire les pratiquants français ont découvert l’aspect martial du Taichi. C’est seulement fin 1984 qu’il se met à enseigner les arts martiaux régulièrement.
Il a enseigné à Paris, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Aix-en-Provence et à La Réunion, ainsi qu’en Italie et en Suisse.
Il a été entraîneur de l’équipe de France de Wushu (sous le patronage de la FFKAMA à l’époque) pour la 1ère coupe du monde de Kung Fu à Pékin en 1984 et emmené des compétiteurs en 1985 et 1986 aux premiers internationaux Wushu organisés par la Chine. Entrainés par Maître WANG, Jean-Michel COUDART et Patrick GAILLOT furent les premiers Français à affronter sur leur terrain les spécialistes chinois du Taichi, parmi lesquels des champions comme CHEN Xiao Wang ou DING Jie.
Maître WANG Wei Guo vit actuellement en République Populaire de Chine.
Selon WANG Wei Guo :
« Le Taichi est une recherche totale de l’équilibre mental et physique (Yin Yang). On doit acquérir une maitrise totale du mouvement en passant par la lenteur, la rapidité, et l’explosion. Il faut passer par toutes ces phases de travail pour que l’énergie se place toute seule et devienne naturelle, donc efficace. »
« Le Taichi Quan est le seul art martial que l’on peut commencer à travailler à tout âge, et jusqu’à sa mort en restant efficace. C’est une technique de respiration, d’équilibre, de souplesse, d’endurance et de longue vie. »
« Le Taichi Quan concerne essentiellement la relation entre l’homme et l’espace. La relation avec l’air, bien sûr est importante, mais essentiellement l’espace. L’espace existe, à droite, à gauche, en dessus et en dessous de nous, mais nous ne profitons pas pleinement de cette relation. Le dessous ne s’arrête pas sous nos pieds, nous pouvons pénétrer dans le sol beaucoup plus profondément comme les racines d’un arbre. Et, le dessus ne s’arrête pas au-dessus de notre tête, le ciel est immense et nous pouvons nous étendre à l’infini. »
L’importance de la sensation,
« Le Taichi Quan n’est pas seulement physique, ni seulement mental, il y a une composante des deux, l’important est de sentir (bouger ET écouter !). Pour les Occidentaux, la méditation est synonyme d’abstraction. L’esprit s’échappe, s’en va dans quelque autre lieu poursuivant les pensées et notre conscience n’est plus unie au corps. Dans la pratique du Taichi Quan, au contraire, la conscience est ici, maintenant avec le corps et l’esprit, une union pas une scission. »
Le Qi, c’est l’énergie, la source vitale.
« On parle trop d’énergie comme d’une chose mystérieuse, mais pourtant, c’est simple comme l’eau et la nourriture. Le Qi est dans l’espace, créer de l’espace, c’est amener du Qi, l’ouverture (Kai Jin) est essentielle. L’énergie est très difficile à définir, mais la travailler permet de mieux la connaître et de mieux se connaître. Le travail sur l’énergie aide dans la vie quotidienne à acquérir un meilleur équilibre, une meilleure santé. »
Sources : Article dans Karate Bushido N 129 (oct 1986) – Interview dans Officiel Karate No 74 (1994) – Interview dans Arts & sports de combat No 2795-36 (1997)
Taichi et Qi Gong ?
‘Le Chi de la vérité’- entretien Wang Wei Guo – interview par Daniel Herouin -1999 – Extrait
” -Quelles différences fondamentales y a-t-il entre le Taiji et Qi Gong?’
WWG ” -Le Taiji est la forme la plus complète, elle englobe les formes internes et externes. Elle est universelle. Elle a réuni beaucoup de techniques de Qi Gong. Lorsque l’on parle interne, on englobe en plus du Qi Gong, toutes les techniques énergétiques et respiratoires. On ne peut pas comparer le Qi Gong et le Taiji. Beaucoup de gens disent pratiquer le Qi Gong mais, en fait, ils pratiquent une autre forme de travail qui comprend un enchainement de Qi Gong (ex: Shaolin, Shing Yi, Pa Kua, Taiji…). Le Qi Gong est utilisé pour se soigner, se masser, masser les autres. Le Qi Gong martial c’est tout ça, plus l’utilisation du Chi dans la confrontation pour déstabiliser l’adversaire. En conclusion, le Qi Gong martial sans art martial n’existe pas.”
Spécificité de notre pratique :
Ce qui caractérise notre pratique de style Yang, c’est l’ouverture Kai, une certaine amplitude des pas et des gestes, permise par le relâchement Song, avec l’omniprésence des cercles et spirales au sein de nos mouvements, en alternance amples et resserrés, où la vivacité est présente dans la lenteur…
En harmonie Ying Yang : relâché et présent, ouvert et uni, posé et léger, lent et vif.
Le travail avec partenaire (sensations, tuishou, applications) est régulier, pour tester la progression acquise par la répétition des bases et du taolu (forme 108 mouvements de l’école).